Les insomnies ne sont pas toutes pareilles

Sur le plan psychologique, il y a trois types d'insomnie qui nous indiquent, en quelque sorte, l'ampleur des difficultés ou du bouleversement qui nous habitent. Sur le plan physiologique, par contre, le mécanisme de l'insomnie est toujours le même. Ceux et celles qui désirent plus d'informations sur cet aspect peuvent se référer plus bas, à la partie qui décrit le fonctionnement du cerveau.

Les types d'insomnie sont définis en fonction du moment où elles se produisent, au coucher, pendant la nuit ou au matin.

L'insomnie du soir

On évalue en général la période d'endormissement normale à 30 minutes. Pour s'endormir, on doit passer par une phase de détente qui nous met en contact avec ce qui nous habite intérieurement. S'il surgit à ce moment des préoccupations importantes que l'on n'est pas capable de mettre de côté, on revient donc en phase d'éveil. C'est pourquoi une personne qui ne parvient plus à s'endormir est plus préoccupée que celle qui éprouve d'autres types d'insomnie. Pour atteindre le sommeil, elle doit se rendre à un plus grand niveau d'épuisement . L'épuisement nous précipite plus rapidement vers les phases de sommeil profond. On finit donc par s'endormir profondément, mais pour combien de temps? Il y a de bonnes chance alors que le sommeil soit aussi perturbé.

L'insomnie nocturne

Une personne qui dort bien a normalement plusieurs éveils au cours d'une même nuit. Seuls les éveils de trois minutes et plus sont mémorisés. Lorsque rien n'est trop préoccupant, la personne se rendort et recommence un nouveau cycle de 90 minutes. Au début de la nuit, les phases de sommeil profond sont plus longues tandis que les phases de sommeil léger où il y a risque d'éveil sont plus courtes. Là encore, c'est le niveau de bouleversement émotif qui déterminera l'apparition de l'insomnie plus ou moins rapidement dans la nuit. Après quatre heures de sommeil, il devient plus facile de s'éveiller. La personne préoccupée se réveille en pensant à toutes sortes de choses qui devraient avoir un lien avec ce qui la préoccupe. Celle-ci veut continuer son sommeil, mais comme elle n'est plus épuisée puisqu'elle vient de dormir quelques heures, elle reste éveillée souvent jusqu'aux petites heures du matin où la lutte se déplace entre la nécessité de se lever et le désir de rester couchée.

L'insomnie matinale

L'insomnie matinale se situe autour de 5 heures du matin. C'est en effet le moment où les phases de sommeil REM sont les plus longues, c'est-à-dire que le sommeil léger est accompagné de rêves ou d'images. C'est parce qu'ils sont plus fréquents et plus longs que les rêves matinaux sont mieux mémorisés. C'est le type d'insomnie le moins problématique puisqu'il ne nous coupe que d'une petite partie du sommeil. En plus, ayant dormi 5 à 6 heures, l'individu se trouve très bien disposé à s'occuper de ce qui le préoccupe. Cette période de la nuit est très propice à la créativité, au questionnement, si bien qu'il m'arrive de ne pas la considérer comme de l'insomnie.

Le cauchemar

Le cauchemar est un rêve au contenu émotif tellement bouleversant qu'il nous réveille soudainement en provoquant un malaise intense. Les enfants qui font un cauchemar se mettent à pleurer, ont peur ou sont effrayés. On ne peut comparer le cauchemar à de l'insomnie puisqu'habituellement, après s'être rassurée sur le fait qu'il s'agissait d'un rêve, la personne se rendort. Un cauchemar peut cependant être récurent et lié à une situation traumatisante récente ou passée, ravivée par certains événements du quotidien. Chez l'adulte, les cauchemars fréquents sont reliés à des traumatismes et demandent à être traités en psychothérapie afin de recadrer le vécu émotif lié à ces expériences.

André Surprenant, psychologue

 


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